Pour une santé queer
Une campagne de QueerBienne

Faire ses Coming Out représente à la fois une nécessité et un risque pour sa santé

Nous vivons dans une socitété cis-hétéronormative : il est de règle d’être en accord avec le genre qui nous a été attribué à la naissance et l’orientation sexuelle qui en découle. Depuis tou·texs petit·exs, la famille, l’école, les médias, et la société toute entière nous font clairement comprendre quels comportements sont attendus et valorisés et lesquels sont, au contraire, à éviter afin de correspondre au genre assigné à la naissance. « Tes cheveux sont bien trop longs pour un garçon. », « Il serait temps de t’habiller de manière plus féminine. », « Alors, les amours ? Tu t’es déjà trouvé un amoureux (pour une fille)/une amoureuse (pour un garçon) ? ». Ces attentes complètement binaires nous apprennent tôt qu’il y a des normes sociales à respecter et que, si on veut faire partie de cette société, on a intérêt à se faire violence pour s’y conformer.

Ces attentes s’étendent à l’âge adulte. Les remarques et questions liées à notre intimité changent, mais provoquent un arrière-goût similaire : « C’est pour quand le mariage, les enfants ? », « Tu n’as pas encore rencontré le bon/la bonne, c’est pour ça. », « Toute cette histoire de pronoms, c’est juste pour avoir de l’attention ». Vivre une identité queer reste un défi au quotidien. Parce qu’elle diffère de la « normalité » sociale, elle doit souvent se dire pour être reconnue, ce qui l’expose à toute une série de réactions queerphobes, qui blessent, qui excluent ou qui sont parfois dangereuses. Par conséquent, l’identité queer est partout et toujours vulnérable. Cette vulnérabilité est d’autant plus forte lorsqu’elle à trait à notre santé physique, psychique ou sociale.

Physiquement d’abord, les corps queer sont vulnérables parce qu’une bonne santé suppose de parler de son intimité et de se confier, alors que l’identité queer reste souvent invisible ou implicite afin d’échapper à des réactions queerphobes. Elle profite alors moins des bénéfices de la médecine. 

Psychologiquement ensuite, l’identité queer est vulnérable parce qu’elle existe toujours en-dehors de la norme sociale et est donc forcée de s’expliquer : là où la vie se déroule dans toute son évidence cis-hétéronormative, l’identité queer cherche constamment une place où exister sans devoir se justifier. 

Enfin, l’identité queer est aussi vulnérable socialement, car elle ne répond pas à ce que les autres peuvent attendre et devient ainsi une source d’exclusion. La famille, les ami·exs, les collègues, ou n’importe quel groupe dans lequel elle pourrait vouloir trouver une place peuvent la rejeter.

Mais la vulnérabilité queer peut également être une force. Elle nous relie et nous rapproche, à condition que des plateformes et des espaces de reliance existent. C’est pourquoi Queerbienne réalise une série d’événements et d’actions autour de la santé queer et de la vulnérabilité qui nous est propre.

​